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Les ruines de Persépolis

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J’étais depuis quelques semaines à Ispahan, attendant avec impatience que l’abaissement d’une température caniculaire me permît de continuer mon voyage vers le golfe Persique et les ruines de Persépolis. Il eût été imprudent de commencer ce long trajet avant l’époque où les premiers vents d’automne dissipent les miasmes fébriles qui planent pendant l’été sur les plaines du sud de la Perse. Déjà je sentais en moi le germe et les avant-coureurs de la fièvre ; aussi est-ce avec une vive satisfaction que je vis une saison plus fraîche succéder enfin aux chaleurs qui m’avaient accablé…

Sous le nom de Persépolis, qui rappelle l’influence exercée par les Grecs sur cette civilisation persane dont ils devaient être un jour les destructeurs, sous ce grand nom, qui a, jusqu’à nos jours, abrité tant de souvenirs de gloire, se rangent plusieurs groupes d’antiquités d’âges et d’espèces différents. Ils sont situés dans une immense plaine dont l’étendue est de soixante-dix à quatre-vingts kilomètres, avec une largeur moyenne de dix kilomètres. Cette plaine porte aujourd’hui le nom de Merdâcht. Dans la plaine de Merdâcht sont les antiquités connues sous le nom de Monts-Istâkhr, Tâkht-i-Roustâm, Nâkch-i-Redjâb, et Tâkht-i-Djemchid ou Persépolis proprement dit.

Parmi ces monuments, les plus anciens doivent avoir le pas dans l’attention de l’archéologue sur ceux d’une époque plus récente ; la première place appartient donc à l’ensemble de ruines comprises sous le nom commun de Persépolis et remontant à l’époque des Achéménides : ces monuments révèlent à la première vue trois destinations bien différentes…