Anatole Fogou, Flora Amabiamina et leurs collègues universitaires se penchent sur la question identitaire des africains mais aussi sur la problématique identitaire en général
Cet ouvrage montre combien il est difficile de réclamer et de faire valoir une identité unique dans un monde en proie aux migrations et partant à diverses mutations ; en somme, la difficulté à déterminer l’unique à partir du divers, de la multiplicité, la difficulté de vivre en autarcie dans un monde ouvert, malgré les menaces et les risques de perte que la relation génère pour soi. Ainsi, le monde est désormais contraint au partage des identités en raison des circulations des hommes, des idées, des modes, des arts de faire et de vivre. Mais, même si l’heure est davantage à l’exhortation de l’établissement des relations, à la célébration de l’interculturalité voire de la multiculturalité, des transnationalismes et donc aux mixités qui bousculent la consubstantialité Nation-territoire-identité, il reste que les souverainismes s’affirment paradoxalement de plus en plus et révèlent, par ailleurs, des identités problématiques.
La problématique identitaire dans un monde où les barrières autant géographiques qu’idéologiques se brisent et dans un contexte marqué « la société des flux », société dans laquelle les populations migrent constamment d’un pôle à l’autre du monde, est une préoccupation incontournable. L’envisager prend les contours d’un questionnement à la fois anthropologique, sociologique, psychologique, politique voire économique. Mais au-delà de ces dimensions, la question identitaire est, avant toute chose, une histoire d’hommes qui se retrouvent contraints de se rencontrer.
Un ouvrage éclairant sur la situation actuelle des nations dans le monde et de l’évolution que provoque la rencontre des différentes cultures
A PROPOS DES AUTEURS
Titulaire d’une Habilitation à Diriger des Recherches (HDR) de l’Université de Lille 3, Anatole Fogou enseigne la philosophie moderne et la philosophie morale et politique au département de philosophie de l’ENS de Maroua. Il s’intéresse aux questions de gouvernance en Afrique en lien avec les héritages de la colonisation et de la décolonisation, de justice globale et de justice ethnoculturelle, d’identités, d’éthique et de bioéthique en étant à la fois attentif à l’évolution des débats philosophiques sur ces différentes questions et à la manière dont elles servent (ou pourraient servir) à questionner les situations concrètes, en Afrique et ailleurs. Il a publié plusieurs articles dans des revues et ouvrages collectifs tant au niveau national qu’international et est membre du comité de rédaction de la revue Kaliao.
Flora Amabiamina est Maître de Conférences et spécialiste de littérature comparée. Elle enseigne au Département d’Etudes Francophones à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Douala. Ses domaines de recherche concernent les problématiques relatives aux études postcoloniales (marginalité, minorités, genre, expressions culturelles). Elle est l’auteur de plusieurs articles. Elle est, par ailleurs, co-éditeur scientifique de la revue ABA, membre du comité éditorial des éditions Dianoia et de la revue Pax Academica du CODESRIA ; membre de comités scientifiques et de rédaction de diverses revues scientifiques (Kaliao, Terroirs, Mosaïques, Rhumsiki).