Quâest-ce qui pousse un jeune Ă quitter sa terre natale ? Doit-on lire lâimmigration dans sa globalitĂ©, en masse, alors quâelle se compose de plusieurs parcours individuels ? Lâimagination est un Ă©chafaudage alimentĂ© par des sentiments dâhumiliation, de suffocation et de frustration. Le rĂȘve dâune vie meilleure nâest pas interdit. Lâimmigration intrusive, maintes fois violente, est une porte dont personne nâa les clefs. On ne peut la rĂ©soudre par des refoulements. LâHomme est un musĂ©e exilĂ©. Il est souverain. Sa rĂ©clusion commence dĂšs la naissance, sans quâil nâen prenne vraiment conscience. Ses tableaux de vies sâimpriment dans sa mĂ©moire tels des fragments dâun grand puzzle. Le temps finit par adoucir les couleurs de chaque toile personnelle. Nous sommes des galeries de souvenirs parfois fermĂ©es hermĂ©tiquement Ă tout public extĂ©rieur, car nous en sommes les conservateurs. Cependant, nous ne possĂ©dons pas les mĂȘmes collections.
Ce livre ouvre le musĂ©e de lâauteur qui part Ă la recherche dâautres vies, dâautres histoires. Son MusĂ©e exilĂ© est aussi un miroir qui nous renvoie Ă notre propre image, parfois perturbĂ©e par notre Ă©go qui dĂ©tient la vĂ©ritĂ© et refuse celle des autres. Une vĂ©ritĂ© censĂ©e ĂȘtre unique, inique et non nĂ©gociable. Gandhi avait Ă©crit quelque part que toute vĂ©ritĂ© perche au-dessus dâune montagne, que chacun gravit de son cĂŽtĂ©âŠ
Ă PROPOS DE L'AUTEUR
Chaouki Dachraoui quitte son pays Ă lâĂąge de 21 ans avec en poche un diplĂŽme dâingĂ©nieur adjoint en gĂ©nie civil. Il finit par sâĂ©tablir en Belgique afin de continuer son cursus universitaire, chose quâil ne pouvait accomplir en Tunisie. Il deviendra architecte, entame par la suite un troisiĂšme cycle. Il nous livre son musĂ©e personnel quâil expose de droite Ă gauche et de gauche Ă droite.