Ainsi que le dit BrantĂŽme : « Je crois quâil ne fut jamais quatre plus grands ducs les uns aprĂšs les autres, comme furent ces quatre ducs de Bourgogne ». Le premier, Philippe-le-Hardi, commença Ă Ă©tablir la puissance bourguignonne et gouverna la France durant plus de vingt ans. Le second, Jean-sans-Peur, pour conserver sur le royaume le pouvoir quâavait eu son pĂšre, commit un des crimes les plus Ă©clatants de lâhistoire moderne; par lĂ il forma de sanglantes factions et alluma une guerre civile, la plus cruelle peut-ĂȘtre qui ait jamais souillĂ© notre sol. Succombant sous un crime semblable, sa mort livra la France aux Anglais. Philippe-le-Bon, son successeur, se vit lâarbitre entre la France et lâAngleterre ; le sort de la monarchie sembla dĂ©pendre de lui. Son rĂšgne, long et prospĂšre, sâest signalĂ© par le faste et la majestĂ© dont commença Ă sâinvestir le pouvoir souverain, et par la perte des libertĂ©s de la Flandre, de ce pays jusquâalors le plus riche et le plus libre de lâEurope. Enfin le rĂšgne de Charles-le-TĂ©mĂ©raire offre le spectacle continuel de sa lutte avec Louis XI, le triomphe de lâhabiletĂ© sur la violence, le commencement dâune politique plus Ă©clairĂ©e, et lâambition mieux conseillĂ©e des princes, qui, devenus maĂźtres absolus de leurs sujets, font tourner au profit de leurs desseins les progrĂšs nouveaux de la civilisation et du bon ordre. CâĂ©tait un avantage que de rattacher de la sorte le rĂ©cit de chaque Ă©poque Ă un grand personnage ; lâintĂ©rĂȘt en devient plus direct et plus vif ; les Ă©vĂ©nements se classent mieux ; câest comme un fil conducteur qui guide Ă travers la foule confuse des faits... (extrait de la PrĂ©face, Ă©d. de 1860).
La prĂ©sente rĂ©Ă©dition se base sur lâĂ©dition de 1860. On a rĂ©uni en un seul volume la deuxiĂšme partie du T7 et le T8 de lâĂ©dition originale.
Amable-Guillaume-Prosper BrugiĂšre, baron de Barante nĂ© Ă Riom (1782-1866), prĂ©fet sous le Ier Empire, pair de France sous la Restauration ; ses idĂ©es libĂ©rales le font Ă©carter de la vie politique et lâamĂšne Ă se consacrer Ă ses Ă©tudes historiques. Il publie la premiĂšre Ă©dition de lâHistoire des Ducs de Bourgogne (1824-1826) qui lui vaut dâentrer Ă lâAcadĂ©mie Française. AprĂšs la RĂ©volution de 1830, il sera nommĂ© ambassadeur en PiĂ©mont-Sardaigne, puis en Russie jusquâen 1848.
Une monumentale fresque historique qui se lit comme un roman et qui couvre lâhistoire de France au XVe siĂšcle mais aussi les histoires particuliĂšres de la Bourgogne, de la Lorraine, et des futurs Hauts-de-France, Belgique, Luxembourg et Pays-Bas. Sans compter les parallĂšles Ă©tonnants que lâon peut faire sur les constantes de lâaction (ou de lâinaction) politique Ă quelques siĂšcles dâintervalle...