Michel Zévaco (1860-1918)
"La rue de la Cossonnerie allait de la rue Saint-Denis à la rue du Marché-aux-Poirées, en pleines Halles. De ce côté se tenait une troupe d’archers. Landry Coquenard n’avait pas exagéré en disant qu’ils étaient bien une cinquantaine, commandés par le prévôt en personne. Du côté de la rue Saint-Denis et s’étendant à droite et à gauche dans cette rue, une troupe aussi nombreuse, aussi formidable barrait le passage. À cet endroit de la rue Saint-Denis et dans toute la rue de la Cossonnerie, la circulation se trouvait interrompue. Et naturellement, du côté de la rue du Marché-aux-Poirées comme du côté de la rue Saint-Denis, une foule compacte de badauds, enragés de curiosité, s’écrasait derrière les archers, échangeait des lazzi et d’énormes plaisanteries, et, sans savoir de quoi et de qui il s’agissait, se rangeant d’instinct du côté où elle voyait la force, faisait entendre déjà de sourdes menaces.
Ce n’était pas tout."
Suite de "La fin de Pardaillan" (Cycle V)