« Câest folie de croire que les pĂ©riodes vides dâamour sont les âblancsâ dâune existence de femme », Ă©crivait Colette, en 1937. Car câest le temps oĂč peut fleurir sa vie propre, saison de poĂšmes comme lâatteste La Naissance du jour, composĂ©e lâĂ©tĂ© de ses cinquante-quatre ans. « LâĂąge oĂč sâoffre, en coupe dâoubli, le dernier amour nâest-il pas plutĂŽt celui dâinventer, hors des dĂ©pendances, sa maturitĂ© au pays du soleil ? »
AprĂšs la perte de Sido, sa mĂšre adorĂ©e, Colette sâinspire de ses lettres et de sa maison provençale de la Treille Muscate pour composer un roman vivant, lumineux, oĂč la rĂ©alitĂ© et lâimaginaire sâentrelacent et sâĂ©pousent indissociablement. Autofiction avant lâheure, parue en 1928 dans « La Revue de Paris », « La Naissance du jour » explore les milieux artistiques tropĂ©ziens, fait rivaliser la littĂ©rature avec la peinture et interroge le rapport de lâart Ă son modĂšle.