Michel Zévaco (1860-1918)
"Nous sommes à Paris, Henri IV régnant sur la France pacifiée, par un matin de mai, clair, ensoleillé.
La fenêtre d’une petite maison bourgeoise de la rue de l’Arbre-Sec s’ouvre. Une jeune fille paraît au balcon. Les chauds rayons du soleil viennent poser comme une impalpable poussière d’or sur le nuage d’or de son opulente chevelure. Ses yeux plus bleus et plus purs que l’azur éclatant du ciel, sa taille élancée, ses formes d’une harmonie incomparable, une dignité ingénue dans ses attitudes, une franchise de regard admirable, un voile de mélancolie répandu sur ce front de neige, tout en elle force l’attention et la garde, tout en elle charme et captive.
Comme attirée par quelque force invincible, sa tête charmante se lève timidement, furtivement, vers la maison d’en face.
Là-haut, à la lucarne du grenier, apparaît un jeune cavalier. Et ce cavalier, les mains jointes, l’air extasié, fixe sur elle un regard profond, chargé d’une muette adoration.
La jeune fille rougit, pâlit... son chaste sein se soulève d’émoi... Elle demeure un instant les yeux posés sur ceux de l’inconnu, puis lentement, comme à regret, elle rentre chez elle et pousse le battant de la fenêtre."
Pratiquement 20 ans se sont écoulés depuis les aventures espagnoles de Pardaillan. Henri IV est roi de France et doit faire face aux complots de son entourage. Pardaillan recherche inlassablement le fils qu'il a eu avec Fausta... Il rencontre Jehan le Brave, un jeune truand sympathique qui n'a pas froid aux yeux...
A suivre : "Le fils de Pardaillan (Livre II)