Le lecteur trouvera dans Le jardin parle â ou retrouvera, si dâaventure les carnets de Jean-Pierre Issenhuth lui sont familiers â les principaux thĂšmes qui composent lâimaginaire de ce dernier : le jardinage, la nature, le bricolage, lâĂ©ducation, la lecture, la dĂ©brouillardise, lâessor spirituel au coeur de la vie active, lâharmonie⊠LâĂ©ventail des textes rĂ©unis ici est large, passant de la lettre au poĂšme, de la nouvelle Ă la note. On y retrouve cependant Ă lâoeuvre une mĂȘme Ă©conomie, celle de la briĂšvetĂ©. Elle procĂšde dâun rapport prudent au langage, mais donne avant tout Ă lâintelligence de lâĂ©crivain un vĂ©hicule rapide, efficace, propice aux traits dâironie punissant la bĂȘtise, de mĂȘme quâaux Ă©clairs de la surprise ou aux embellies de la plĂ©nitude. En bon essayiste, lâauteur, lĂ©ger comme lâabeille, fait butin de tout et de rien. Il mĂšne ses explorations Ă contretemps, câest-Ă -dire Ă bonne distance de lâactualitĂ© oĂč toute capacitĂ© de prĂ©sence se dilapide. Car en fin de compte, câest de cela quâil est question : savoir habiter le monde. Se rĂ©vĂšle ainsi, en filigrane de ce livre comme partout ailleurs chez Issenhuth, une aspiration morale mise en lumiĂšre par une constante attention à « la conduite de la vie ».