Toute âme y était déshabillée jusqu’à sa totale nudité, jusqu’à sa complète transparence. Nulle escapade ni refuge n’étaient possibles. Tout un chacun était logé à la même enseigne, livré à l’appétit des yeux, sans protection ni exception dans une parfaite maîtrise de l’art noble du commérage.
Dans ce roman, le lecteur, du coin de l’œil et par mimétisme, devient observateur de l’étonnante réalité d’un petit hameau français de la Flandre.
À l’inverse du reste du territoire national où l’on pouvait jouir ou mourir de la solitude la plus totale, les habitants de ce hameau déploient des stratagèmes insoupçonnés pour offrir, bon gré mal gré, à chacun un lien de cohésion du plus solide par une forte culture de la régurgitation verbale et de douces rumeurs. Les deux Guerres mondiales ont apporté dans leurs vagues d’horreurs quelques tendances funestes qui restent, cent ans après, bien ancrées dans les mœurs locales... une certaine France profonde régie par l’extrême luminosité de l’homme en parfaite harmonie avec sa part la plus sombre...