Marthe a quitté l'usine pour le salon d'une maison close. Après d'innombrables nuits passées allongée contre les ivrognes, elle monte sur les planches d'un théâtre miteux. Elle fait la vedette du cabotin Ginginet.
Un soir de spectacle, Martha se laisse prendre aux doux mots de Léo, un écrivain désargenté. Enfin, une pointe d'amour illumine ses journées. Mais très vite, Léo se lasse... La débauche guette à nouveau la jeune femme.
Tel Émile Zola, Huysmans fait tomber le rideau poussiéreux de la société du XIXe siècle. Dans ce récit naturaliste où tout est misère et luxure, la vérité sur les conditions sociale d'une jeune femme est dévoilée.
Joris-Karl Huysmans (1848-1907) naît dans une famille d’artistes. Son père, lithographe, meurt alors que Huysmans n’a que huit ans. Huysmans passe une grande partie de sa vie au ministère de l’intérieur. Il fait paraître en 1874 son premier recueil de poésie (« Le Drageoir aux épices »), et rencontre Zola deux ans après. Il défend son nouvel ami dans un article sur l'« Assommoir » et le naturalisme. Il publie la même année un roman naturaliste, « Marthe, histoire d'une fille ». Son second roman (« Les Sœurs Vatard », 1879) est accompagné d’une dédicace à Zola. Il fréquente aussi Maupassant, et réalise avec quelques auteurs un recueil de nouvelles (« Les Soirées de Médan », 1880). À compter de 1884, avec la sortie de son roman « A rebours », Huysmans se montre de plus en plus pessimiste, et s’éloigne du mouvement naturaliste. Après avoir traversé une phase mystique avec « Là -bas » (1891), Huysmans se convertit soudainement au catholicisme.