Tous à Zanzibar est-il le roman le plus visionnaire de l'histoire de la SF ? Rarement un livre de science-fiction se déroulant dans les années 2010 aura été aussi prophétique. Entre 1968 à 1975, John Brunner va dessiner une fresque effrayante de l’avenir. Cette tétralogie noire traitera de la surpopulation (Tous à Zanzibar), du racisme et de la militarisation de la société (L’Orbite Déchiquetée) sans oublier la destruction de l’environnement et le changement climatique (Le Troupeau Aveugle) ainsi que la surveillance généralisée et l’informatique (Sur l’Onde de Choc).
Tous à Zanzibar a également marqué les esprits par la forme de son roman. John Brunner va s’inspirer de John Dos Passos et de sa trilogie USA. Il reprend ce mode de narration éclatée. Il y a 121 séquences qui sont divisées en quatre séries. Les Contextes racontent les contours de cette société en se basant sur des documents d’un sociologue imaginaire (Chad Mulligan). Le Monde en Marche évoque à travers des articles de multiples détails sur la société. Les Jalons et les Portraits brossent des portraits des différents personnages du roman ou personnalités. Enfin, la partie Continuité permet de suivre l’intrigue qui mêle espionnage industriel, complot, manipulation et néo-colonialisme. Ancêtre du Cyberpunk, Tous à Zanzibar reste un texte majeur à (re)découvrir.
Spécialiste de John Brunner, Patrick Moran, revient sur ce classique ! Il a préfacé et dirigé les deux intégrales de l'auteur aux éditions Mnémos : https://mnemos.com/livres/les-planetaires-integrale/