Suite des aventures du policier détective Paulin Broquet.
Le début : « Dans la rue de Grenelle se trouve un très vieil hôtel qui, par miracle, a échappé à la Révolution, puis aux deux fléaux modernes : la criminelle manie de l’embellissement de Paris par l’odieux alignement, et la folie de la spéculation immobilière.
Du parc immense qui descendait autrefois jusqu’à la Seine, il ne reste plus qu’un jardin, ombragé par quelques arbres centenaires.
L’hôtel, précédé d’une vaste cour d’honneur dans laquelle les lourds et énormes carrosses de jadis pouvaient tourner à l’aise, garde de ce côté les croisées toujours fermées comme une maison vide, une maison endeuillée.
Les fenêtres donnant sur le jardin seules s’entrouvrent le matin. La haute porte qui surmonte le perron de marbre moussu, dont les marches mènent au jardin, laisse parfois, quand un rayon de soleil vient jouer dans les feuilles, passer un homme aux cheveux blancs, qu’on devine grand et fort, mais qui marche tête penchée, épaules voûtées, et s’appuyant parfois sur une grosse canne.
Sa figure massive, dure, à la peau bronzée que donne la vie en plein air, et portant des cicatrices dénotant le soldat, était coupée par une forte moustache blanche, qui rejoignait la barbe aux joues, selon l’ancienne mode des vieux militaires russes. »