Trèves est mentionnée parmi les villes qui, dans l’hiver de 355, auraient été forcées par les Francs et les Alamans. Ce désastre fut réparé par Julien, qui préféra d’ailleurs à Trèves, comme séjour d’hiver, « sa chère Lutèce », où il trouvait un climat plus doux…
Pendant tout le cours du second siècle, nous n’entendons plus parler de Trèves ; mais au troisième nous la voyons prendre le rôle d’une de ces capitales secondaires qui, dans les deux derniers siècles de l’empire, se partageraient les empereurs et remplaceraient Rome, trop entêtée de son passé, trop éloignée aussi des frontières menacées. Après la réorganisation, ou plutôt la désorganisation de l’empire romain par Dioclétien, un des Césars, Constance-Chlore, établit sa cour à Trèves, et il fut imité plus tard par son fils Constantin, tant que celui-ci resta en Occident ; Maximien y avait déjà séjourné avant Constance-Chlore.
Trèves était devenue alors la cité la plus populeuse de la Gaule, la vraie capitale. Constantin y éleva de somptueux édifices, que le rhéteur Eumène a célébrés en termes magnifiques et dont je venais chercher et mesurer les restes, un cirque, une basilique, un forum, un prétoire.
Ă€ PROPOS DE L'AUTEUR
Georges Perrot, est un archéologue et helléniste français.
Reçu premier à l'École normale supérieure en 1852 et premier à l'agrégation des lettres en 1859, il est membre de l'École d'Athènes de 1855 à 1858 puis il donne des cours aux lycées d'Angoulême (1858), Orléans (1859), Versailles (1862), Louis-le-Grand (1864) avant de devenir docteur ès lettres en 1867.
Il enseigne ensuite à l'École normale supérieure à partir de 1869 en tant que suppléant de la conférence de langue et littérature latines puis il y est nommé maitre de conférences en 1871. Il est également directeur d'étude à l'EPHE en 1874. Enseignant d'archéologie à la Sorbonne à partir de 1876, il dirige l’École normale supérieure de 1883 à 19021. En 1874, il est élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, dont il est secrétaire perpétuel de 1904 (il succède à Henri Wallon en cette dignité) à sa mort. Une médaille et un prix décernés par l’académie portent son nom.