Découvrez le quotidien d'un chauffeur de taxi parisien, entre rire et larmes.
Dix-huit mille taxis circulent à Paris. Un chauffeur raconte ici ce qu’il a vécu au milieu d'eux durant près de dix mois, en 2015. Les anecdotes foisonnent, les clients qu’ils a transportés surprennent ou interrogent, qu’il s’agisse d’une caissière de la tour Eiffel, de Jean d’Ormesson, de la dame qui fait pipi dans le taxi, du légionnaire qui a failli lui envoyer un coup de poing dans la figure, ou bien de l’homme d’affaires en route pour le bois de Boulogne… Sans oublier un certain vendredi 13 novembre, soir d’attentats où il était de service.
Ce chauffeur, qui a connu mille vies (religieux, cadre, journaliste…) avant de se reconvertir en taxi, s’est immergé dans une profession parfois montrée du doigt, souvent mal connue, en pleine mutation et pourtant combien utile aux Franciliens ! Mais qui sont les taxis ? Que vivent-ils durant leurs onze heures de service quotidien ? Comment souffrent-ils de la concurrence des véhicules de transport avec chauffeur, comme Über ? L’auteur emmène le lecteur à l’intérieur de cette profession où se côtoient des chauffeurs filous et des hommes intègres, des malotrus et des râleurs, mais aussi, en majorité, des chauffeurs courtois et sereins. Les cocasseries percutent souvent le pathétique, et les tracasseries pimentent le quotidien.
Et puis il y a Paris ! Amoureux de la capitale, l’auteur nous fait découvrir des lieux insolites, de la Porte de la Muette, d'où décolla la première Montgolfière, avec coq, canard et mouton, à la statue de la place de Clichy avec son polytechnicien méconnu, des dessous du Louvre jusqu’au bar de la rue Mouffetard que fréquentait Mouna l’amuseur public…
Après avoir lu ce livre, vous ne regarderez plus les taxis et Paris comme avant !
EXTRAIT
Il fait froid, c’est encore l’hiver. Une quinzaine de taxis sont devant le mien à la gare d’Austerlitz. La file ne bouge pas. Je vois que le chauffeur devant moi cherche à discuter avec un collègue pour tuer le temps. Cela tombe bien, moi aussi j’ai envie de parler. Je descends de voiture. La conversation s’engage :
« Bonjour, collègue, dis-je, je termine ma première semaine...
– (Il éclate de rire.) Eh bien moi, je commence mon dernier mois. (Nous rions aux éclats.)
– J’ai besoin de tes conseils. Qu’est-ce que tu pourrais me dire ?
– (Il ramasse ses cheveux en arrière.) Je peux te dire qu’en quinze ans de métier je n’ai jamais eu de gros problèmes en allant dans les banlieues les plus délabrées. Des petits problèmes, si, parfois. Par exemple, il m’est arrivé environ une fois par an d’embarquer des jeunes qui, arrivés à destination, ouvrent leur porte et fuient en courant pour ne pas payer leur course. Tu ressembles alors à un pauvre con. Inutile de leur courir après, à moins que tu aies envie d’avoir d’autres pépins. C’est comme ça, il faut que tu t’y prépares. Tiens, un truc, les Blacks, eux, ils payent toujours leur course, ne crains jamais d’en embarquer même en pleine nuit.
– Perdre une course par an, ce n’est pas dramatique. Mais pourquoi quittes-tu le métier après quinze ans d’activité ?
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Un récit truffé d’anecdotes, de rencontres et de réflexions, en forme d’hommage à un métier parfois mal aimé. - Jean-Gabriel Bontinck, Le Parisien
À PROPOS DE L'AUTEUR
François Vaillant est titulaire d’un DEA de philosophie et ancien religieux Dominicain. Lorsqu'il est licencié à 62 ans de son poste de cadre dans un organisme de formation, il décide de devenir à nouveau chauffeur de taxi pour l'entreprise G7, près de 25 ans après sa première expérience de taxi, quelques semaines en 1991.