La maison, le chez-soi : de ce sujet, on a souvent l'impression qu'il n'y a rien Ă dire. Pourtant, la maison est aussi une base arriĂšre oĂč l'on peut se protĂ©ger, refaire ses forces, se souvenir de ses dĂ©sirs, rĂ©sister Ă l'Ă©parpillement et Ă la dissolution. Un bel essai, intelligent et sensible, par l'auteure de BeautĂ© fatale.
Le foyer, un lieu de repli frileux oĂč l'on s'avachit devant la tĂ©lĂ©vision en pyjama informe ? Sans doute. Mais aussi, dans une Ă©poque dure et dĂ©sorientĂ©e, une base arriĂšre oĂč l'on peut se protĂ©ger, refaire ses forces, se souvenir de ses dĂ©sirs. Dans l'ardeur que l'on met Ă se blottir chez soi ou Ă rĂȘver de l'habitation idĂ©ale s'exprime ce qu'il nous reste de vitalitĂ©, de foi en l'avenir.
Ce livre voudrait dire la sagesse des casaniers, injustement dĂ©nigrĂ©s. Mais il explore aussi la façon dont ce monde que l'on croyait fuir revient par la fenĂȘtre. DifficultĂ©s Ă trouver un logement abordable, ou Ă profiter de son chez-soi dans l'Ă©tat de " famine temporelle " qui nous caractĂ©rise. Ramifications passionnantes de la simple question " Qui fait le mĂ©nage ? ", persistance du modĂšle du bonheur familial, alors mĂȘme que l'on rencontre des modes de vie bien plus inventifs...
Autant de préoccupations à la fois intimes et collectives, passées ici en revue comme on range et nettoie un intérieur empoussiéré : pour tenter d'y voir plus clair, et de se sentir mieux.
Prix essai des lecteurs de L'Hebdo 2015