Pierre Goltman est adolescent lorsqu’il est arrêté par la Gestapo avec son père, le 27 mai 1944. Commence alors pour eux une descente aux enfers, au cœur de la folie exterminatrice nazie.
Fuyant la région parisienne lors de l’Exode, la famille Goltman avait trouvé refuge dans l’Allier, à Néris-les-Bains. Le sort de Pierre et de son père sera scellé par la dénonciation d’un collaborateur qui les fera arrêter comme complices de la Résistance locale. C’est comme juifs qu’ils seront transférés, après quelques jours de prison, au camp de Drancy, puis déportés à Auschwitz (convoi n° 76, 30 juin 1944).
Sur la rampe d’Auschwitz II-Birkenau, Pierre et son père échappent, contrairement à la très grande majorité des arrivants, à la sélection, synonyme de mort immédiate dans la chambre à gaz. Pour eux, ce sera l’enfer concentrationnaire du camp d’Auschwitz III-Monowitz lié à l’énorme complexe industriel de la Buna. Dans ce monde où règne l’arbitraire, ils souffrent de la faim, des coups et du manque d’hygiène. Cette stratégie nazie de la mort lente aura raison du père de Pierre.
Paradoxalement, Pierre doit sa survie à l’état d’extrême faiblesse dans lequel il se trouve au moment de l’évacuation d’Auschwitz (18 janvier 1945). En effet, les Allemands le laisseront pour mort à l’« infirmerie » de Monowitz, non loin de Primo Levi. Après de longs mois de convalescence, Pierre parvient à revenir dans le monde des vivants.