À l’Alcazar ou au Tiffany’s, la précarité, le besoin de se battre pour devenir une femme jusqu’au bout de la nuit, côtoient les rires, les paillettes et le strass. La plupart des ladies sont des stars déracinées, épuisées par la cadence de travail. Pourtant, aucune ne se plaint. « Sabaï, sabaï, quelques minutes de lumière suffisent à nourrir le reste de nos jours. »
Sur scène, face aux applaudissements, elles s’affichent, magnifiques. Mais dans l’agitation des coulisses, elles deviennent plus belles encore, car elles tombent les masques. Alors, affleure leur existence, la vraie, fragile et sans fard, comme un souvenir des « marais salants » de l’enfance.
S’inspirant librement des photographies de Simon Kolton, Mireille Disdero révèle avec dix courts récits la beauté des transsexuels thaïs derrière la scène, les paillettes et la représentation.