Découvrez la Grèce contemporaine, ravagée par l'occupation allemande et la guerre civile entre collabos et communistes.
Le Vol d’Icare est le récit de la découverte, au lendemain de la guerre, d’un pays mythique par Kevin Andrews, un jeune Américain étudiant en archéologie. En 1947, la Grèce reste littéralement ravagée par l’occupation allemande et surtout la guerre civile, entre collabos et communistes, dont les flammes ne sont pas éteintes. Bien vite l’auteur se passionne pour la Grèce contemporaine, noue des amitiés intenses dans tous les camps, parmi les gens les plus simples, les bergers, les paysans et leurs familles. Il sillonne le Péloponnèse, d’une forteresse médiévale à l’autre, nous offrant la peinture d’une terre et d’un monde âpres, une galerie d’êtres d’un stoïcisme inouï et d’une pauvreté absolue. C’est pour le jeune helléniste la découverte d’un monde essentiel, souvent tragique, toujours poétique. Son livre, qui tient du récit de voyage, de l’observation ethnologique et politique, ainsi que de l’autobiographie, reste un chef-d’œuvre.
Découvrez la peinture d'un pays mythique, aujourd'hui rongé par la pauvreté et le stoïcisme. Un récit de voyage qui vous fera suivre la découverte de la Grèce au lendemain de la guerre dans les années 1950, par Kevin Andrews, un jeune Américain étudiant en archéologie.
EXTRAIT
Une fois ressortis avec nos bagages, Phrangisko déclara :
— Tu n’as pas l’habitude de nos routes.
Et il loua un âne dont la selle ressemblait à un berceau ou un cageot renversé, où il me montra comment sauter à reculons pour m’y installer sur le flanc.
Lui, il marchait – derrière, muni d’un bâton et d’une mystérieuse litanie de yaps et d’imprécations – par des venelles bleues jusqu’au sentier principal : une sente étroite entre des murs, un bon mètre sous le niveau des champs, où l’animal déposait un friselis précis de sabots comme des notes ornées sur un pavement de blocs de marbre grossiers, aux arêtes vives et d’une éclatante blancheur au soleil, veinés du rouge d’une terre antique. Devant et derrière nous, la terre brune s’évasait vers des hauteurs nues et calcaires, vers une grande montagne piquetée des taches scintillantes de chapelles, de fermes, de fouloirs ouverts vers le ciel.
Dans le lit d’un torrent, à mi-chemin du cœur de l’île, des roseaux crépitaient, hauts de six mètres et plus. Là-bas se trouvaient trois maisons aux toits en terrasses de terre sèche, à peu près dépourvues de fenêtres, de portes, de végétation, d’ombrage ou de sentier entre elles.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Né en 1924, Kevin Andrews est un écrivain et archéologue américain qui a voué pendant toute sa vie une passion pour la Grèce, où il débarqua en 1947 pour terminer ses études. Son périple dans le Péloponnèse, en pleine guerre civile, est raconté dans son livre Le Vol d’Icare, paru en 1959.