La ville se vide de ses habitants. Tous se pressent quotidiennement dans les navettes vers Belgador, nouvel Eden aux vertes prairies promises, planète lointaine dont on ignore tout. Face à l’exode, Simon le lampiste est déterminé à rester quoi qu’il en coûte. En plus de son métier, il s’improvise pêcheur, jardinier et travailleur social dans une ville s’effondrant sur elle-même, envahie par la jungle et le désert. Au Lacmer, il recueille le petit, migrant séparé de ses parents, recraché par les flots, traumatisé et muet. Simon apprend alors à être pédagogue, et à transmettre ce qui lui est cher : le travail bien fait, l’entretien du monde, le soin aux autres et le langage. Mais peut-on véritablement habiter un monde seul à deux ?
Après Malax (2017) et la Terre tremblante (2018), Marie-Jeanne Urech continue son exploration des désenchantements contemporains sous la forme de fables explorant nos fragilités, nos forces et sensibilités.