Le malheur rend Dieu absent pendant un temps, plus absent qu'un mort, plus absent que la lumière dans un cachot complètement ténébreux. Une sorte d'horreur submerge toute l'âme. Pendant cette absence il n'y a rien à aimer. Ce qui est terrible, c'est que si, dans ces ténèbres où il n'y a rien à aimer, l'âme cesse d'aimer, l'absence de Dieu devient définitive. Il faut que l'âme continue à aimer à vide, ou du moins à vouloir aimer, fût-ce avec une partie infinitésimale d'elle-même. Alors un jour Dieu vient se montrer lui-même à elle et lui révéler la beauté du monde, comme ce fut le cas pour Job. Mais si l'âme cesse d'aimer, elle tombe dès ici-bas dans quelque chose de presque équivalent à l'enfer.C'est pourquoi ceux qui précipitent dans le malheur des hommes non préparés à le recevoir tuent des âmes.
La connaissance surnaturelle
Simone Weil
bookAllons-nous vers la Révolution Prolétarienne ?
Simone Weil
bookLeçons de philosophie : Les entretiens socratiques de Simone Weil
Simone Weil
bookLe Génie d'Oc
Simone Weil
bookDie Ilias, oder das Gedicht von der Gewalt
Simone Weil
bookLa gravedad y la gracia
Simone Weil
bookLa gravedad y la gracia
Simone Weil, Carlos Ortega Bayón
bookA Life In Letters
Simone Weil
audiobookA la espera de Dios
Simone Weil
bookEchar raíces. Preludio a una declaración de los deberes hacia el ser
Simone Weil
bookSobre la belleza
Simone Weil
bookLa Ilíada, o el poema de la fuerza
Simone Weil
book