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Le consommateur coproducteur de valeur : L'axiologie de la consommation

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Dire que le consommateur est le coproducteur de la valeur (d’usage), c’est accepter l’idĂ©e qu’un objet, seul, n’a pas de valeur. Elle n’émerge que lorsque l’objet est intĂ©grĂ© dans une pratique. C’est aussi accepter que le consommateur est un incessant producteur. Il produit des repas, de la dĂ©coration intĂ©rieure, des looks ou de l’éducation..., et mĂȘme de la rĂ©sistance Ă  certains aspects du marchĂ©. L’émergence de la valeur d’un objet rĂ©sulte de son interaction avec un sujet.

Tout objet se prĂ©sente comme une ressource, c’est-Ă -dire des possibilitĂ©s d’actions qu’un sujet peut actualiser en mobilisant des compĂ©tences dans une situation concrĂšte. Il faut donc reconnaĂźtre le rĂŽle actif du sujet et le rĂŽle des objets en tant que quasi sujets, capables eux aussi d’agir.

On appelle, ici, valuation le processus qui fait Ă©merger la valeur de l’expĂ©rience individuelle d’une pratique. On s’écarte donc d’une conception des pratiques fondĂ©e exclusivement sur ce que la sociologie de la consommation nomme un habitus. Notre approche permet d’esquisser une thĂ©orie des formes de la valeur, c’est-Ă -dire une axiologie de la consommation.

On peut alors jeter aux oubliettes :

- la notion de besoin, au profit de celles de compĂ©tence et de performance, car la consommation est d’abord un « faire » ;

- la prétention du marketing standard, qui veut faire croire que les marketers sont les créateurs de la valeur ;

- la notion d’utilitĂ©, dont le principal rĂŽle est de dispenser la pensĂ©e Ă©conomique d’une analyse de la valeur d’usage afin de se prĂ©occuper uniquement de la valeur d’échange ;

- l’idĂ©e qu’on ne consomme jamais l’objet en soi mais seulement en tant que signe.