Louis-Joseph Vance (1879-1933)
"Câest Ă coup sĂ»r Bourke qui a Ă©mis le premier cet aphorisme : on a beau connaĂźtre son chemin dans Paris, on ne sây retrouve plus quand on cherche celui de lâhĂŽtel Troyon. Mais aussi Bourke sâenorgueillissait dâĂȘtre Irlandais.
LâhĂŽtel Troyon occupait un coin parmi un labyrinthe de petites rues, bien Ă lâabri de lâaffairement des boulevards Saint-Germain et Saint-Michel, tout voisins, et ce fut jadis un restaurant fameux, dont la renommĂ©e ne franchissait pas le cercle Ă©troit dâune clientĂšle dâinitiĂ©s. Il avait la meilleure cuisine de Paris, une cave sans rivale, des prix dĂ©risoirement bas ; mais le baedecker lâignorait. Et ses familiers sâen rĂ©jouissaient : Ă leur avis câeĂ»t Ă©tĂ© un malheur que de lĂącher sur un Ă©tablissement aussi parfait les flots de touristes qui dĂ©shonorent sur la rive droite tous les sanctuaires de la gastronomie.
Lâimmeuble, peint dâun brun terne, possĂ©dait trois Ă©tages qui sâornaient de persiennes vert foncĂ©. Le restaurant occupait presque toute la façade du rez-de-chaussĂ©e : Ă une extrĂ©mitĂ© de sa rangĂ©e de fenĂȘtres garnies de glaces, une porte Ă deux battants, nue et quelconque, sâouvrait rarement et on la remarquait encore plus rarement.
Cette porte fermait lâentrĂ©e dâun large corridor Ă murs de pierre."
Paris, dĂ©but du XXe siĂšcle. Qui est vraiment MichaĂ«l Lanyard ? Un simple amateur d'art en vogue ? Le petit orphelin Marcel qui autrefois vivait Ă l'hĂŽtel Troyon ? ou le Loup Solitaire, cambrioleur qui donne du fil Ă retordre Ă toutes les polices ? Peut-ĂȘtre les trois...