Lorsque je reçus ma nomination de professeur de quatriĂšme au collĂšge de Saint-Julien, je ne pouvais guĂšre prĂ©voir lâĂ©trange enchaĂźnement de circonstances qui allaient me lancer en plein mystĂšre â en plein drame ?...
Dans cette vieille citĂ© bretonne, je ne trouvais, pour me loger, quâune vaste et solide demeure bourgeoise quâaucun Saint-Juliennois ne voulait habiter et que tous surnommaient : « La maison du crime ».
Mais la bĂątisse, dâavoir Ă©tĂ© tĂ©moin du meurtre de son ancien propriĂ©taire, pĂątissait, de surcroĂźt, auprĂšs des autochtones, de sa rĂ©putation dâabriter, dans sa cave, un puits mystĂ©rieux Ă lâaura quasi diabolique dâoĂč sâĂ©taient Ă©chappĂ©s des pleurs lors de la funeste nuit de lâassassinat.
Croyez-vous que ces Ă©lĂ©ments fussent suffisants Ă me dissuader dâinvestir les lieux ? pensez-vous ! Bien au contraire, mon esprit cartĂ©sien faisait fi de ces archaĂŻques superstitions...
Et, pourtant, câest dans ces murs que je vĂ©cus lâaventure la plus exaltante, la plus dangereuse et la plus glorieuse de ma vie...