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Médias suisses, le virage numérique

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Printemps 2018, la plus ancienne régie d'annonces en Suisse, Publicitas, sombre en quelques semaines. Elle a raté le virage du numérique, après avoir pourtant été à la pointe en matière de multimédia jusqu'au tournant de l'an 2000. Au même moment, le numéro un de la presse helvétique, Tamedia, supprime la version imprimée d'un de ses principaux quotidiens, Le Matin, pour n'en garder qu'une version numérique. Depuis bientôt vingt-cinq ans et l'arrivée du web, tous les médias romands – la presse écrite dans un premier temps, puis l'audiovisuel – tentent de s'adapter à la révolution numérique: celle-ci est non seulement technologique mais touche souvent l'essence même de leur contenu. Une révolution dont les conséquences économiques sont par ailleurs énormes.

Les premiers sites d'informations apparus en 1995 ou en 1996 ont aujourd'hui disparu. Les modèles économiques basés sur la publicité ont montré leurs limites. Les petites annonces ont déserté la presse écrite pour déferler sur des sites spécifiques très rentables. Pendant ce temps, les consommateurs sont surtout friands de nouvelles gratuites, et la diffusion des informations est désormais immédiate.

Les médias doivent trouver une place particulière pour tenter de survivre dans cette nouvelle société de l'information où les données deviennent des enjeux stratégiques et où l'intelligence artificielle joue un rôle toujours plus grand.