À l'âge de deux ans, Ourika est achetée avant son embarquement sur un navire négrier par le Gouverneur du Sénégal. Ainsi arrachée de justesse à sa condition d'esclave, Ourika est offerte en France à Madame de B., auprès de qui elle reçoit une éducation aristocratique rigoureuse. Ourika devient une jeune adolescente instruite et épanouie. Pourtant, à l'âge de douze ans, elle surprend une conversation à son sujet. Elle comprend alors que sa couleur de peau fait d'elle une étrangère parmi la société à laquelle elle pensait être acclimatée, et que le mariage qu'elle espérait avec Charles ne lui sera jamais permis...

Ourika est une des premières héroïne d'origine Africaine de la littérature occidentale, ainsi qu'une des premières héroïnes romantiques prise dans la dualité même de sa double origine. Si Goethe lui-même fut bouleversé par ce roman, c'est que Claire de Durfort Duras jette une lumière des plus pures sur l'esclavage, l’éducation des filles, et le sentiment de rejet lié à l'origine.

Ce best-seller connut un immense succès, et de nos jours encore continue de nous émouvoir et de nous interroger sur l'égalité. Comme « Peau noire, masques blanc » de Frantz Fanon, le récit explore une question rarement examinée en psychologie à sa sortie : celle des conséquences du colonialisme sur les colonisés.

Claire de Durfort Duras (1777-1828) est une écrivaine française connue pour son roman « Ourika ». Née d’une mère martiniquaise et d’un père français, elle analyse les questions d’égalité raciale et sexuelle. Elle est aujourd’hui considérée comme la fondatrice des mouvements féministes. Elle fut l’amie de Germaine de Staël, de Rosalie de Constant, et de Chateaubriand qui la poussa à devenir autrice. Son salon occupe une place majeure dans le Paris post-révolutionnaire.