Découvrez un nouveau numéro en version numérique de la revue littéraire belge Marginales
Qui l'aurait imaginé ? La Wallonie fait recette. Recette de réflexion, et d'imagination. Elle est manifestement emportée dans une dynamique de l'intelligence et de la créativité. Au niveau modeste de cette revue, cela s'est traduit par un trop-plein que nous n'avions pas encore connu. Il nous a fallu repasser les plats, jouer les prolongations. La livraison précédente n'a pas suffi à contenir tous les textes que le thème "Wallonie revue, Wallonie rêvée" avait suscités. Et lorsque l'idée a été lancée que l'on pouvait repartir pour un tour, les contributions ont recommencé à déferler.
Qui l'aurait imaginé ? Si la question se pose, c'est qu'aux yeux de beaucoup, la Wallonie était une affaire classée. Aux pertes plutôt qu'aux profits. La dépression économique qui l'avait fait chuter au rang de région nécessiteuse dans les années soixante semblait devoir déterminer son avenir durant longtemps encore. C'était mal analyser la singularité de son destin. La Wallonie pouvait disposer d'une autre issue que le redressement industriel pur et simple. On pouvait le lire dans un texte fondateur dont on avait plutôt tendance à sourire, le fameux "Tchant dès Walons" de Hiller et Bovy, qui date de 1902. Il contient ces vers, auxquels on n'a peut-être pas attaché suffisamment d'importance : "À prumi rang on l'mète po l'industreye / Et d'vins lès arts, èle rigatile ot'tant", ce qui se traduit en français par : "Au premier rang brille son industrie/ Et dans les arts on l'apprécie autant."
Des poèmes et nouvelles inspirés par la thématique de la Wallonie avec des écrivains comme Jean-Pol Baras, Michel Lambert ou encore Patrick Roegiers.
À PROPOS DE LA REVUE
Marginales est une revue belge fondée en 1945 par Albert Ayguesparse, un grand de la littérature belge, poète du réalisme social, romancier (citons notamment Simon-la-Bonté paru en 1965 chez Calmann-Lévy), écrivain engagé entre les deux guerres (proche notamment de Charles Plisnier), fondateur du Front de littérature de gauche (1934-1935). Comment douter, avec un tel fondateur, que Marginales se soit dès l’origine affirmé comme la voix de la littérature belge dans le concert social, la parole d’un esprit collectif qui est le fondement de toute revue littéraire, et particulièrement celle-ci, ce qui l’a conduite à s’ouvrir à des courants très divers et à donner aux auteurs belges la tribune qui leur manquait.
Marginales, c’est d’abord 229 numéros jusqu’à son arrêt en 1991. C’est ensuite sept ans d’interruption et puis la renaissance en 1998 avec le n°230, sorti en pleine affaire Dutroux, dont l’évasion manquée avait bouleversé la Belgique et fourni son premier thème à la revue nouvelle formule. Marginales reprit ainsi son chemin par une publication régulière de 4 numéros par an.
LES AUTEURS
Jacques De Decker, Jean-Pierre Verheggen, Xavier Hanotte, France Bastia, Éric Brogniet, Jean Jauniaux, Jacques Sojcher, Patrick Roegiers, Adolphe Nysenholc, Jean-Pol Baras, Jean-Luc Outers, Liliane Schraûwen, Luc Honorez, Jean-Louis Lippert, André Delcourt, Michel Lambert, Serge Meurant et Lucie Spède.