« Les mystères de Paris » est un magistral roman d'aventure populaire qui a tenu la France entière en haleine pendant plus d'un an au milieu du XIXème siècle. Il met en scène les mœurs violentes des voyous des bas-fonds parisiens, dont il a contribué à populariser l'argot. Rebondissements incessants, suspense à la fin de chaque épisode : « Les mystères de Paris » a créé un genre, celui de la série, qui a triomphé de toutes les époques et de tous les supports jusqu'à aujourd'hui ! Écrit dans un style moderne et coloré, riche en péripéties, « Les mystères de Paris » se prête tout particulièrement bien à une écoute audio. Par une sombre nuit parisienne, dans le quartier alors misérable de l'ile de la Cité, une jeune fille, la Goualeuse, est attaquée par le Chourineur, un bandit notoire. Un mystérieux ouvrier, doué d'une force hors-du-commun, intervient et sauve la jeune fille à l'issue d'une bagarre homérique. L'ouvrier se révèle être le Prince de Gerolstein, un aristocrate courageux, intègre et généreux travesti en homme du peuple pour élucider une terrible affaire. Sa quête l'amènera à croiser le chemin de la Chouette, hideuse vieille femme tortionnaire, du Maître d'école, bandit cruel et sans pitié, de Fleur-de-Marie, jeune fille pure et innocente, de Madame Pipelet, la concierge (dont le nom est passé à la postérité !), et de bien d'autres encore. Toute une galerie de personnages, répugnants ou admirables mais hauts en couleurs, qui ont beaucoup fait pour la popularité des « Mystères de Paris ». Publié en feuilleton quotidien dans le « Journal des débats » entre l'été 1842 et l'automne 1843, ce roman connait immédiatement un succès fulgurant et devient un véritable phénomène de société. On s'arrache le journal chaque matin, on fait la queue devant les salons de lecture pour le louer. Les bonnes âmes le lisent à ceux qui ne savent pas lire. On dit même que les malades d'alors attendent la fin des Mystères de Paris pour mourir ! Issu de la grand bourgeoisie, dandy membre du jockey club, Eugène Sue appartient à la jeunesse parisienne dorée. Il jouit d'une petite réputation littéraire mondaine et se préoccupe fort peu de ce qui se passe au-delà du Faubourg Saint Germain. Alors qu'il est en panne d'inspiration, on lui souffle l'idée d'écrire sur la vie du peuple plutôt que sur celle des nantis. Déguisé en homme du peuple, il explore les ruelles fétides et obscures, parcourt les recoins les plus mal famés des faubourgs parisiens, s'aventure dans les cabarets. Il y puise une formidable matière humaine et linguistique pour son roman : le Prince Rodolphe, Fleur-de-Marie, le Chourineur et son argot inimitable sont nés de ses premières virées nocturnes. Eugène Sue se contente au début d'exploiter la misère sociale comme simple matériau littéraire. Cependant, il devient, au fur et à mesure de la rédaction du roman, de plus en plus convaincu de la nécessité d'instaurer plus de justice sociale, allant jusqu'à se dire socialiste. En ayant contribué à la prise de conscience des conditions de vie du peuple, il a été pour beaucoup l'un des instigateurs de la révolution de 1948.
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