Aristote a défini l’homme un animal politique ; on pourrait avec autant de vérité le définir un animal menteur. Le mensonge semble l’atmosphère naturelle de la vie sociale. L’être social ment à autrui et se ment à lui-même. Il ment par égoïsme individuel et par égoïsme collectif ; il ment comme unité et comme groupe. Le mensonge que nous voulons étudier ici est le mensonge de groupe. Nous entendons par là un mensonge commun à tout un groupe social (caste, secte, classe, etc.), un mensonge concerté en vue d’un intérêt collectif et érigé en dogme obligatoire pour les membres du groupe.
Pour ne point paraître disserter dans le vide, nous énumérerons quelques exemples de mensonges collectifs...
Ce livre traite du mensonge et de l'impunité de groupe.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Georges Palante (1862-1925) est un philosophe et sociologue français, influencé par Nietzsche et critique du grégarisme. Défenseur d’un individualisme aristocratique, il s’oppose au holisme de Durkheim et aux dérives autoritaires du socialisme. Professeur de philosophie, il publie de nombreux essais, dont "Combat pour l’individu" (1904). Atteint d’acromégalie, il se suicide en 1925. Sa pensée a influencé des intellectuels comme Louis Guilloux et Michel Onfray, qui a contribué à sa redécouverte.