Benjamin Ullmo est l’héritier d’une riche famille lyonnaise investie dans la soierie. On le croyait destiné à prendre en mains l’entreprise familiale mais il préfère choisir le service de la Marine et va sortir officier de l’Ecole Navale. A Toulon, il fait la connaissance de Marie-Louise Welsch, dite Lison, une chanteuse alsacienne de second ordre, très belle, qui partage avec lui la fréquentation des fumeries d’opium. Outre la passion pour la drogue, le couple aime le luxe et dépense inconsidérément, pendant que l’héritage du père de Benjamin fond à grande vitesse. Fou d’amour, Benjamin craint de voir sa belle s’éloigner de lui et cherche le moyen de maintenir son train de vie. Comme il est commandant en second d’un bateau dont le coffre contient des documents secrets de défense nationale, il conçoit naïvement le plan d’exercer un chantage auprès du ministre de la Marine en menaçant de livrer les documents à l’Allemagne, sauf si on lui verse 150000 francs.(Nous sommes à peine sortis du conflit de 1870, et chacun se méfie de supposés espions d’outre-Rhin. En tant qu’Alsacienne, Lison est soupçonnée par certains d’être une espionne allemande potentielle.)
Ullmo se trouve embarqué dans une affaire qui le dépasse ; il est arrêté au moment de procéder à l’opération d’échange avec un représentant du ministère.
Il est jugé, dégradé en place publique en février 1908 et déporté en Guyane.
Ce qui est fascinant dans cette histoire, c’est de voir comment un homme normal peut être emporté par la passion amoureuse au point de commettre un acte totalement insensé dont il ne mesure pas les conséquences. C’est aussi le contexte historique, son procès intervenant peu après la grâce de Dreyfus conduit au sursaut des anti-dreyfusards qui espèrent prendre leur revanche.
Ă€ PROPOS DE L'AUTEUR
Charles Bottarelli est né en novembre 1941 à Toulon, de parents ouvriers horticoles. Il a vécu toute son enfance et son adolescence dans sa ville natale. Il en conserve un goût marqué pour l’histoire de sa région. Le choix d’une carrière dans la fonction publique l’amènera successivement à Lyon, Paris et Marseille, avec retour à Toulon en 1970. Entre 1995 et 2006 il s’investit dans le mensuel satirique « Cuverville » qui combat l’extrême-droite installée à la mairie. Le temps de la retraite professionnelle venu, il décide de se consacrer à l’écriture. Un premier livre, à caractère documentaire, est publié en 2004 : Toulon 40, chronique d’une ville sous l’Occupation . Puis, en 2006, c’est un roman, Alice l’Italienne (prochainement disponible chez Phénix d'Azur), qui est la biographie imaginaire d’une jeune fille sous Mussolini. Il reçoit ensuite une commande des Editions de Borée pour une série de six ouvrages portant sur les Grandes Affaires Criminelles dans le Var et dans les Bouches-du-Rhône. Il revient au roman avec un ouvrage qu’il définit comme « satirico-policier », Corde raide et sac de noeuds publié chez Transbordeurs. Vont suivre divers titres lui permettant de puiser son inspiration dans l’histoire du Sud-Est avec La colère des rusquiers (Editions du Mot passant , 2011) ou Les moutons de Jean-Baptiste (Ed. Lucien Souny, 2013) qui lui vaut d’obtenir le prix 2014 de l’Académie Littéraire de Provence. D’une façon générale, il veille à situer précisément ses personnages dans le lieu et dans le temps, n’hésitant pas à mêler la fiction pure à des situations réelles. En 2014, il a obtenu le prix de l’Académie de Provence pour Les Moutons de Jean-Baptiste. L’auteur vit aujourd’hui à côté de Toulon. Il rejoint en toute logique, les Editions Sudarenes, maison varoise