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Vincent van Gogh par Vincent van Gogh - Vol 2

E-book


Ce paradoxe — la tristesse et la force de la campagne — reflĂšte l’état d’esprit de Van Gogh lui-mĂȘme : la nature a toujours Ă©tĂ© une sorte de refuge pour lui, mais un refuge qu’il n’a jamais pu partager avec quelqu’un d’autre. À Saint-RĂ©my, Van Gogh avait rĂ©alisĂ© une Ɠuvre appelĂ©e Le Faucheur : « Je vis alors dans ce faucheur [
] l’image de la mort, dans ce sens que l’humanitĂ© serait le blĂ© qu’on fauche. Il est donc — si tu veux — l’antithĂšse du semeur auquel je me suis dĂ©jĂ  essayĂ©. Mais dans cette mort rien de triste, cela se passe en pleine lumiĂšre avec un soleil qui inonde tout d’une lumiĂšre d’or fin. » [
]

Quelques semaines avant son suicide, Van Gogh avait Ă©crit Ă  ThĂ©o : « Je crois que tout ce Ă  quoi j’ai travaillĂ© sera continuĂ©. Non pas directement, mais on n’est pas seul Ă  croire Ă  des choses qui sont vraies. Et qu’importe-t-on personnellement alors ! Je sens tellement que l’histoire des gens est comme l’histoire du blĂ©, si on n’est pas semĂ© en terre pour y germer, qu’est-ce que ça fait, on est moulu pour devenir du pain. La diffĂ©rence du bonheur et du malheur ! Tous les deux sont nĂ©cessaires et utiles et la mort ou la disparition
 c’est tellement relatif — et la vie Ă©galement. » L’avenir lui donnera raison.