La Parenthèse de la Constituante

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La période historique entre la chute de la dictature de Ben Ali et l’entrée de la Tunisie dans une certaine « normalité démocratique ».

La Parenthèse de la Constituante évoque, à travers ses termes, le caractère exceptionnel de cette période historique entre la chute de la dictature de Ben Ali et l’entrée de la Tunisie dans une certaine « normalité démocratique » après les élections de 2014, où l’euphorie de la Révolution semble bien loin faute d’avoir vu ses promesses tenues, malgré l’adoption d’une Constitution dont peu de progressistes pouvaient rêver en 2011.

Ce tome 2, De la fracture au compromis, s’ouvre sur le drame de l’assassinat du martyr Mohamed Brahmi et le tournant que fut la décision des députés de l’opposition de quitter l’ANC pour lancer le sit-in du Bardo. La rupture, qui couvait depuis le départ entre islamistes et démocrates, était là. Puis, le compromis se fit entrevoir à travers le Dialogue national pour aboutir à la Constitution du 27 janvier 2014. Saluée de par le monde pour la protection des droits de l’Homme et des libertés qu’elle garantit, elle fut surtout le fruit de concessions mutuelles des deux camps, forcées par les événements, faisant que tout ne pouvait y être parfait, même si le spectre d’une constitution islamiste a été écarté et là est l’essentiel. C’est ce cheminement que l’auteur retrace à travers les luttes du camp démocrate, rassemblant député(e)s, militant(e)s et citoyen(ne)s, dans les coulisses de la Place du Bardo et de l’ANC avec leurs doutes, leurs craintes, mais surtout leur unité dans la force de ce en quoi ils croyaient.

Découvrez ce second tome, dans lequel l'auteur retrace le cheminement et les luttes du camp démocrate, dans les coulisses de la place du Bardo et de l'ANC, décrivant les doutes, les crainte et l'unité dans la force de ses membres.

EXTRAIT

A la reprise, il n’y avait que 153 députés au premier comptage des présences, ce qui était peu et ne garantissait aucunement le passage des articles, en ôtant pratiquement toute chance aux amendements d’être adoptés. Et, là, l’ambiance fut d’entrée électrique, Mahmoud Baroudi, d’At’tahaluf, accusant Ennahdha de vouloir « bloquer l’adoption de la Constitution ». Mais, les députés Ennahdha ne furent pas les seuls à réagir à ces paroles, puisqu’ils reçurent le renfort « musclé » de… Brahim Gassas qui hurlera à Baroudi devant la caméra que « la Constitution ne passerait pas » et qu’il était « prêt à venir lui casser la gueule », en éructant que c’était comme si « c’était les femmes allaient nous diriger maintenant ! ». Sans commentaires. La vice-présidente du groupe Démocrate, Salma Baccar, demanda alors la parole et exigea des excuses de la part de Gassas. Et celui-ci de se lever de son siège et de hurler en levant les bras : « Moi, je suis un homme ! »… Sans plus de commentaires.

A PROPOS DEL'AUTEUR

Sélim Ben Abdesselem, né le 10 octobre 1970 à Tunis est juriste de formation. Il a été assistant parlementaire, avocat et a travaillé en ONG à Paris, puis en Tunisie après la fin de son mandat à l’Assemblée nationale constituante (ANC). Élu le 23 octobre 2011 avec Ettakatol, parti social-démocrate qu’il quittera un an plus tard pour rejoindre l’opposition, il siégera dans les commissions de la Justice, de la Législation et des Consensus. Cet ouvrage en deux volumes retrace les moments-clés de la période dont il a été un témoin privilégié, donnant aux personnes autant de place qu’aux faits et « humanisant » ainsi ce récit. Après l’assassinat de Mohamed Brahmi, il participera au sit-in du Bardo et rejoindra Nida Tounès qu’il finira aussi par quitter, expliquant à chaque fois les raisons de ses choix.