Ailette et Jim ont l'envie grandissante d'avoir un enfant, mais suite aux échecs répétés, le couple envisage une dernière solution...
Dix ans se sont écoulés depuis qu’Ailette a épousé Jim, le fils aîné d’une famille d’agriculteurs installée dans la région de Philippeville, en Belgique.Tous deux connaîtraient la sérénité d’un mariage heureux sans la menace de l’infertilité qui plane sur leur couple. Au fil du temps, ils ont appris à s’en accommoder jusqu’au jour où Alain, un ami médecin, leur parle avec enthousiasme et compétence d’une solution dont ils n’ont jamais voulu ; la gestation pour autrui. Malgré leurs craintes et leurs réticences, Ailette et Jim sont séduits : dans l’hôpital où travaille Alain, la GPA se pratique sous surveillance médicale, dans des conditions très strictes et, surtout, en dehors de toute optique commerciale. Mais pour tenter l’expérience, il faut trouver une gestatrice. C’est Valentine, l’épouse d’Alain et l’amie d’enfance du couple, qui se propose.
Et l’étrange aventure commence, celle d’une grossesse atypique exposée aux jugements hâtifs et aux mesquineries, que chacun des quatre acteurs vit et raconte à sa manière, en se demandant comment elle va finir…
Ce roman dépassionné explore les témoignages, les sentiments, les hauts et les bas vécus par des amis vivant une maternité partagée, amenant des nouvelles réflexions essentielles dans la société actuelle.
EXTRAIT
Quand je l’ai observé, le soir du réveillon, en train de cajoler le bébé de Lili, j’ai eu envie de le rendre heureux. Et sa femme aussi, par la même occasion. Dès qu’il a été question de la gestation pour autrui, l’idée de porter leur enfant s’est imposée à moi. Instantanée, brutale, choquante presque. Pourquoi moi, pourquoi pas Lili ou Laura ?
J’ai pris cette idée pour une lubie, mais elle ne m’a pas lâchée. Le lendemain, j’en ai parlé à Alain. J’aurais souhaité qu’il se récrie : « Non, non, pas toi ! Tu ne vas pas, en plus de tes tâches ici, te mettre ça sur le dos ? » Après, j’aurais eu la conscience tranquille. Je voulais aider Jim et Ailette, mais on m’en empêchait, tant pis. Seulement, mon mari est incapable de réagir ainsi, il s’intéresse à la moindre de mes aspirations, l’évalue et la soupèse comme il le ferait d’une hypothèse de travail. Il a levé sur moi un regard ébahi, il est resté songeur un moment puis il m’a ouvert les bras avec cette phrase-choc : « Tu m’épates, tu sais ! »
Aucune hésitation n’était plus permise. J’ai décidé de faire ma proposition tout de suite ou jamais. Je savais que les raisons d’y renoncer ne manqueraient pas et que ma résolution pourrait fléchir. Alain a suggéré qu’on se donne deux jours pour en débattre, nous devions être conscients tous les deux des risques liés à cette gestation. Nous les avons étudiés, médités, amplifiés à dessein, pour chacun je réfléchissais au comportement que je prévoyais d’adopter. Nous avons passé des heures à envisager les conséquences les plus graves de mon engagement. J’étais tiraillée entre mes peurs et ma fougue initiale.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Mireille Maquoi habite à Namur et réside souvent dans les Hautes Vosges. Elle a travaillé au Fonds National de la Recherche Scientifique puis enseigné dans une école de futurs officiers à Bruxelles et à l’Atelier de français qu’elle avait créé à Namur. Elle se consacre actuellement à l’écriture.