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20 histoires courtes pour voyager : Nouvelles

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Des récits courts à savourer

Après un premier roman qui nous a emmenés sur la planète rouge « Année 2116, mariage sur la planète Mars », Claude-Jean Michel nous propose cette fois un livre de vingt nouvelles. Des histoires qui abordent avec humanité des sujets de notre société en plaçant souvent le lecteur au cœur de l’histoire par une description soignée des lieux et des ambiances.

Un livre qui ne prend pas la tête, un livre pour sourire même si certains verseront peut-être une larme de tendresse à la lecture de l’une ou l’autre des histoires.

Avec ce livre, l’auteur s’exerce à la technique rédactionnelle de l’histoire courte, technique qui exige, à l’instar de la composition de chansons ou de la construction de courts métrages, concision, rythme, mise en situation rapide des acteurs, capacité à donner du sens à l’histoire et à créer des émotions. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’avec ce livre Claude-Jean Michel montre qu’il a pris la mesure de cette technique.

Un livre à lire histoire par histoire, en commençant par celle dont le titre vous donne envie d’en savoir plus. Et quel que soit l’ordre de votre lecture, une chose est sûre, vous allez passer un bon moment.

EXTRAIT D'UNE BOUTEILLE À LA MER

Comme chaque fois qu’il vient là, Ernesto longe la mer. La plage s’étend sur plusieurs kilomètres, en contrebas d’une dune de sable aménagée, Le Lido. Un superbe endroit pour les sportifs ou les amoureux de la nature. On n’est pas loin de la mer, des vignes et des anciens marais salants. Sans compter qu’en été une dizaine de paillottes sont installées, ce qui permet à Ernesto, lorsqu’il a trop soif ou simplement lorsqu’il est fatigué, de faire une halte. Au gré de son humeur il choisit une des paillotes, s’installe sur une chaise longue, les pieds dans le sable et sirote sa menthe à l’eau glaçons en regardant la mer. Deux glaçons, juste ce qu’il faut pour garder l’eau bien fraîche. Très souvent il s’évade par la pensée et se retrouve à Bejaïa, là-bas, de l’autre côté de la méditerranée, en Algérie, pour être précis, et Ernesto y tient, en Kabylie. Bien que son intégration à Sète se soit parfaitement passée, il regrette sa ville natale. Le vrai point commun avec Sète, c’est que Bejaïa est un port. Mais la ville, pour ce qu’il en reste dans la mémoire d’Ernesto, est très différente. C’est sa ville natale, une ville qu’il a dû quitter en catastrophe en 1962, après les accords d’Evian.