«La neige tombait de plus en plus. Avec elle, sâamoncelaient les angoisses, les doutesâ; Hugues sâemmitouflait dans la froide distance avec les autres. Le temps des fĂȘtes approchait, lui sâĂ©loignait. Il craignait les rapprochements. Il aurait aimĂ© sâendormir, sâengourdir comme un ours et ne se rĂ©veiller quâaprĂšs la mort du sapin de NoĂ«l. Mission impossible. Les enfants allaient venir, les invitations de la famille et des amis allaient se faire de plus en plus pressantes, alors comment y Ă©chapperâ? Il redoutait les regards remplis de pitiĂ© et encore plus les conseils des uns et les âjâai connu quelquâunâ des autres. Il finit par se dire que câĂ©tait un mauvais moment Ă passer et quâil pourrait toujours Ă©voquer la fatigue comme excuse Ă un dĂ©part prĂ©cipitĂ©.
Machinalement, il Ă©tira le bras jusquâĂ la pile de livres et en ramena un comme il aurait ramenĂ© une couverture sur lui pour se tenir au chaud, se protĂ©ger des assauts humains.»