Tout le monde pense que Teglev est un homme sĂ©rieux et courageux. On dit qu'il a sauvĂ© un chien de la noyade en se prĂ©cipitant sur un lac Ă la glace fine et craquante, et qu'il remporte tous ses paris sans afficher l'ombre d'un doute. Pourtant, seul Riedel le connait rĂ©ellement. ; seul Riedel le sait superstitieux, inquiet, froid â et surtout effrayant...
Une nuit, alors que les deux amis peinent Ă s'endormir, Teglev se redresse brusquement, les yeux exorbitĂ©s par la peur. Quelqu'un frappe Ă la fenĂȘtre et murmure son nom...
MaĂźtre incontestĂ© de la nouvelle et prĂ©curseur du rĂ©cit enchĂąssĂ© dont Maupassant s'inspirera, Tourgueniev dote ce chef-d'Ćuvre d'une pointe de fantastique et s'interroge sur la folie et la peur.
van SergueĂŻevitch Tourgueniev (1818-1883) est un Ă©crivain russe. NĂ© dâune famille noble, tout oppose le pĂšre Ă lâĂ©crivain. Son indignation contre les injustices sociales est dĂ©jĂ prĂ©sente dans les Ă©crits et les pensĂ©es du jeune Tourgueniev. Pour s'Ă©manciper, Tourgueniev sâinitie Ă la chasse et la poĂ©sie. Ă la mort d'Alexandre Pouchkine, il traduit quelques-uns de ses poĂšmes aux cĂŽtĂ©s de Prosper MĂ©rimĂ©e. Tourgueniev voyage beaucoup (France, Saint-PĂ©tersbourg, Angleterre). En 1850, alors quâil frĂ©quente George Sand en France, Nicolas Ier exige le retour des Russes expatriĂ©s. Il retourne en Russie, et publie en 1850 « MĂ©moires dâun chasseur » qui lui vaudra la prison pour ses critiques du servage, et ses positions occidentalistes. LibĂ©rĂ© au bout de quelques annĂ©es, il partira de nouveau pour la France oĂč il fera la rencontre de Flaubert, Zola, Prosper MĂ©rimĂ©e, Alphonse Daudet, Jules Vernes.