Londres, mars 1851
Chère Mary,
Vous vous plaignez du ton froid, ironique et distant de mes lettres. C’est que, voyez-vous, je n’ai pour l’instant aucune envie d’être affable et tendre. Pendant des mois, je n’ai eu qu’une idée fixe écarter de ma tête le souvenir de votre famille d’où j’ai été ignominieusement chassée. Croyez-moi, c’est une grande preuve d’amitié que je vous donne en acceptant de correspondre avec vous.
« Ayant hérité de nombreux papiers de famille j’ai consacré plusieurs années à les dépouiller et à écrire l’histoire des miens. De mon arrière-grand-mère Henriette Barbe, je ne possédais que l’état civil : naissance à Nancy en 1829, mariage à Calcutta en 1860, décès à Alger en 1894. J’ai été intriguée par son destin et j’ai comblé les pointillés de sa vie. » (Christiane Buret.)