Découvrez un nouveau numéro en version numérique de la revue littéraire belge Marginales
Il est des moments où l’histoire fait le dos rond. Tout va si mal, les enjeux sont si opaques, les perspectives semblent sans issue. Un sentiment diffus nous envahit peu à peu, une nostalgie si prégnante que l’on aimerait autant que le temps s’arrête, et même qu’il reparte en arrière. Une nostalgie s’impose, dispose comme d’un pouvoir aimanté, nous attire vers le passé, parce que vu dans le rétroviseur, il semble comblé de tous les dons. Étrange sensation, à rebours des règles même du devenir, qui suppose qu’on s’y abandonne, puisqu’il n’est pas de marche arrière possible.
Ce sentiment, on peut gager qu’il est vieux comme le monde. Dans la conscience que toute existence a son terme, que le vecteur ne peut nous entraîner que vers un point ultime dont aucun voyageur ne revient, comme dit Hamlet, le désir s’accroît que cette loi puisse être vaincue, qu’il y ait une issue qui épargne de l’irrémédiable fin. Le comble du désir serait alors de remettre ses pas dans ceux déjà franchis, et même d’aller plus loin, en deçà du vécu, avant même le prélude, peut-être, tant qu’à faire, vers le vide initial…
Des poèmes et nouvelles inspirés par la thématique de la nostalgie avec des écrivains comme Chantal Boedts, Marc Lobet ou encore Yves Wellens.
À PROPOS DE LA REVUE
Marginales est une revue belge fondée en 1945 par Albert Ayguesparse, un grand de la littérature belge, poète du réalisme social, romancier (citons notamment Simon-la-Bonté paru en 1965 chez Calmann-Lévy), écrivain engagé entre les deux guerres (proche notamment de Charles Plisnier), fondateur du Front de littérature de gauche (1934-1935). Comment douter, avec un tel fondateur, que Marginales se soit dès l’origine affirmé comme la voix de la littérature belge dans le concert social, la parole d’un esprit collectif qui est le fondement de toute revue littéraire, et particulièrement celle-ci, ce qui l’a conduite à s’ouvrir à des courants très divers et à donner aux auteurs belges la tribune qui leur manquait.
Marginales, c’est d’abord 229 numéros jusqu’à son arrêt en 1991. C’est ensuite sept ans d’interruption et puis la renaissance en 1998 avec le n°230, sorti en pleine affaire Dutroux, dont l’évasion manquée avait bouleversé la Belgique et fourni son premier thème à la revue nouvelle formule. Marginales reprit ainsi son chemin par une publication régulière de 4 numéros par an.
LES AUTEURS
Jacques De Decker, Alan Ward, Gérard Adam, Jean-Baptiste Baronian, Isabelle Bary, Jean-Pierre Berckmans, Chantal Boedts, Bernard Dan, Alain Dartevelle, Christo Datso, Alain De Kuyssche, Pascale de Trazegnies, Luc Dellisse, Catherine Deschepper, Rose-Marie François, Laurent Grison, Marc Guiot, François Harray, Corinne Hoex, Françoise Houdart, Jean Jauniaux, Jack Keguenne, Jean-Louis Lippert, Marc Lobet, Marc Meganck, Françoise Pirart, Jean-Marc Rigaux, Liliane Schraûwen, Daniel Simon, Jehanne Sosson, Monique Thomassettie, Jean-Chrysostome Tshibanda, Yves Wellens, Philippe Remy-Wilkin, Étienne Verhasselt et Jean-Pol Baras.