Narkis nous conte la force de l’amour d’une mère que rien n’arrête pour permettre le bonheur de sa fille, même à ses propres dépens
Dans l’air du temps, entre champagne et hôpital psychiatrique, Adrianna, le personnage principal de ce roman, nous raconte avec humour et féminité une tragédie grecque moderne : la sienne.
Sous le soleil du Brésil et la bruine parisienne, Narkis construit un ouvrage au parfum savoureux, l’odeur du scandale exhale. Entre le monde de la luxure et celui du divin, il n’y a qu’un pas et il est franchi : le ciel et l’enfer s’embrassent sous les talons aiguilles.
Mais c’est aussi et surtout l’histoire d’une femme et son combat. Le lecteur lira, derrière ces mots espiègles, la douleur de la mère et l’ambition d’être femme, deux amours, Hannah et Chris. Deux idéaux parfois antinomiques, inséparables pourtant.
« La justice écoute aux portes de la beauté. » A. Césaire
Un récit troublant à trois voix sur le besoin d’amour et de paraître
EXTRAIT
Alors que je reprenais un deuxième verre de cet excellent Chablis, entourée de quelques amis proches, le téléphone sonna. Je réponds, on me passe ma fille.
C’est le service de psychiatrie de l’hôpital Henri Ey dans le 13e arrondissement de Paris.
Il s’agit, si l’on veut bien le prendre comme ça, de la nouvelle demeure de ma fille Hannah… moins luxueuse j’en conviens, mais plus adaptée à son tempérament aujourd’hui plus qu’inadapté face à la vie et à ses proches. Elle y est soignée pour une dépression nerveuse depuis plus de six mois, mais en réalité cela fait des années qu’elle perd pied sans que moi, sa mère, celle qui l’a vu grandir, je m’en aperçoive. Et cette sonnerie de téléphone, comme un cri que l’on m’enfonce à nouveau dans le cœur à chaque appel, me confronte encore à cette dure réalité : ma fille va mal. Elle est malade. Et ce doux breuvage que j’absorbe avec délectation ne saurait me la faire oublier.