Quentin est venu me retrouver et ne me quittera pas pendant plus de vingt-quatre heures. Nous sommes passés par toutes les étapes que deux êtres peuvent vivre, entre nuit et jour, entre jour et nuit. Nous avons longuement parlé, pleuré, ri. Nous nous sommes endormis comme des amants épuisés, ses reins dans le creux de mon ventre. Nous nous sommes tout dit, ou presque. Il demeure toujours en chacun de nous des zones d'ombre. Cependant, nous avons mis nos coeurs et nos pensées à nu. Il m'a giflé l'esprit et l'âme : - Non, tu n'es pas le plus malheureux. Arrête le nombrilisme, c'est la meilleure guérison à tous tes maux. J'ai bu ses larmes, il a séché les miennes. J'ai respiré et embrassé ses pieds. Nos doigts, longtemps ne se sont pas déliés. Nos têtes, longtemps, sont restées enfou ies.