L’accès à cette autre vérité – celle du « voyant » – fait quitter le monde commun, celui que nous habitons tous depuis l’enfance, celui à l’intérieur duquel notre dialogue est possible et que Rimbaud évoque toujours par « ici ». Ceux d’entre nous qui l'ont vécu finissent par dire comme lui : « Je ne suis plus au monde. » S’ils vivent, s’ils consentent à vivre, c'est dans un autre monde, dont Arthur dit à Victor qu’il est translogique par rapport au monde commun, par rapport au logos, par rapport à « ici ». Néanmoins, ils connaissent le monde commun, ils connaissent la règle de son jeu puisqu’ils y ont passé leur enfance : quel ennui, l’heure du « cher corps » et « cher cœur ».
D’un monde à l’autre, le dialogue est impossible, la logique ne passe pas, il faut franchir une contradiction.