Référendum sur le Brexit au Royaume-Uni en juin 2016, votation sur l' « immigration de masse » en février 2014 en Suisse, vives discussions sur les frontaliers à Genève ou au Tessin, crispations générales en Occident sur la thématique des migrations, remises en cause multiples du libre-échange : tous ces évènements récents ont remis la question des frontières sur le devant de la scène, après plusieurs décennies d’ouverture grandissante des frontières.
Cet ouvrage aborde la thématique des frontières sous un angle individuel, en s’intéressant aux modes de vie des habitants d’une agglomération transfrontalière, en l’occurrence celle de Bâle. Ici, ce sont les pratiques du quotidien de part et d’autre de la frontière – le travail, les achats quotidiens ou encore les loisirs –, mais aussi les liens sociaux et affectifs des habitants de la métropole bâloise qui sont au coeur de l’analyse. Travail frontalier, tourisme d’achats, identité (transfrontalière), rapports linguistiques, mais aussi usages des modes et perception de la mobilité sont autant de thématiques traitées dans cet ouvrage.
La métropole bâloise, au coeur de l’Europe, et en tant que pionnière en matière de coopération transfrontalière et de réseaux de transport transfrontaliers offre un cadre idoine pour explorer la question des frontières et de leurs implications dans la vie quotidienne des habitants. Différences territoriales entre les habitants des trois pays, différences sociales entre frontaliers et non-frontaliers, différences entre jeunes et moins jeunes, etc., les rapports à la frontière apparaissent largement individuels. Ainsi, l’un des points forts de cet ouvrage réside dans l’utilisation du concept de motilité, c’est-à-dire du potentiel individuel de mobilité, pour la compréhension des modes de vie dans les agglomérations transfrontalières.