Perdue dans ses pensées, Diane se remémore un jour d’été de son enfance. Elle doit avoir 4 ou 5 ans, il fait chaud et elle erre toute seule dans le grand jardin qui constitue pour elle un immense terrain de jeu protecteur. Un vélo de l’autre côté du portail attire son attention et la voilà qui s’enhardit. Elle franchit la grille et aperçoit une femme qui jardine, flanquée d’un jeune garçon. C’est ainsi qu’elle fait la connaissance de Jules. Bien des années plus tard, dans sa maison insulaire en face de Lorient, elle pense à lui. Il lui manque. Pédiatre pour une ONG, Jules est actuellement en mission au Tchad mais doit heureusement revenir bientôt. Elle est si fière de lui. De retour sur le continent, elle décide de retrouver Karl Wieland, un homme qu’elle a croisé par hasard dans un square avec lequel elle a pris plaisir à converser. Elle a également beaucoup apprécié qu’il lui lise ou lui récite de mémoire de longs passages de Guerre et Paix, livre qui lui avait pourtant laissé de mauvais souvenirs au lycée. Elle retourne à l’endroit où elle l’a vu la première fois, allongé sur un trottoir. Le marchand de primeurs l’apostrophe alors car précisément, depuis la venue de Diane, Karl a disparu.