Autrefois quand l’eau et la nourriture abondaient sur Terre, personne ne voulait croire qu’avec l’utilisation que nous en faisions, il viendrait un temps où les Hommes se battraient pour un litre d’eau potable et s’entretueraient pour un abri contre le soleil et le froid. Il y a eu bien sûr de temps en temps quelques personnes clairvoyantes pour sonner l’alarme et dire que nous avions abusé de notre belle planète bien au-delà de ce qu’elle pouvait supporter. Mais leurs cris n’ont pas eu d’écho, et on a continué à gaspiller l’eau et à empoisonner la flore et à brûler l’air sans se soucier de ce que nous allions laisser en héritage à nos enfants.
Mais la prophétie de ceux qu’on prenait pour de pessimistes il-luminés a fini par se réaliser. La disette s’est vite installée et s’est généralisée touchant tous les pays, même ceux-là qui se croyaient à l’abri du besoin. Les révoltes se sont multipliées, suivies de guerres civiles qui n’ont épargné personne. Les scénarios les plus catastro-phiques que l’on avait élaborés furent dépassés. C’était pire que dans les plus horribles des cauchemars. Et une cinquantaine d’années a été suffisante pour anéantir tout ce que les Hommes avaient mis six mille ans à édifier.
Il n’y a plus rien de tout cela maintenant. À présent, le monde n’est plus peuplé que par des hommes organisés en hordes qui écument la Terre à la recherche de la nourriture et de l’eau.
Dans ce monde ravagé, un grand-père, qui a été témoin de l’effondrement de la civilisation, se lance avec sa petite famille sur les dangereux chemins de l’exode à la quête d’un havre où il serait encore possible de survivre en paix.