Le patrimoine culturel n’est pas qu’une simple trace du passé. Il est le lieu où se rencontrent et s’hybrident les expériences et les valeurs des uns et des autres ; il est rhizome. Au-delà de son existence en soi, il tire sa valeur des différents usages que l’on peut en faire, voire des liens qu’il permet de tisser entre les personnes et les communautés. Il ne s’agit plus seulement de l’identifier et de le préserver coûte que coûte, mais de le mettre en scène au bénéfice des objets comme des sujets. Examinant cette interdépendance croissante entre mémoires, pratiques et expériences, l’auteur analyse le fonctionnement du patrimoine culturel selon trois perspectives, soit la délimitation de son champ, ses représentations et les valeurs que l’on en retire. Exposant le flottement du patrimoine culturel entre devise d’identité et levier de développement, il montre l’équilibre qu’il faut rechercher entre un arrêt sur image qui pourrait déboucher sur la fétichisation de l’objet et une fuite en avant qui tarirait son potentiel en création.