L'originalité de l'apologétique de Gaston Frommel repose sur une étude approfondie de la conscience humaine, dont il partage les conclusions avec celles de César Malan Fils (1821-1899). Dans leur conception la volonté humaine se compose de deux parties bien distinctes : l'une subconsciente, gouvernée par le sentiment d'obligation, c'est-à-dire l'impulsion divine à se conformer au bien ; l'autre consciente, qui consiste en ce ce que nous entendons ordinairement par volonté, mais qui suite à la déchéance de l'homme se trouve le plus souvent en désaccord avec la première. Chez un seul être humain la volonté consciente a toujours suivi naturellement et sans effort sa volonté subconsciente : Jésus-Christ, le fils de Dieu, réalisant ainsi la Vérité humaine pour laquelle l'homme a été créé. Cependant, si cet état de conscience unifié, constamment en accord avec la volonté divine, fut unique et propre à Jésus, il est pourtant transmissible à ceux qui se confient en lui. La conversion, la sanctification, la régénération, sont trois différentes facettes de ce que vit l'âme chrétienne, quand sa volonté consciente se soumet librement à sa volonté subconsciente, qui, par essence, n'a jamais cessé d'être souverainement déterminée par le sentiment d'obligation que Dieu lui impose. Cette description psychologique de la conscience donnée par Frommel, non seulement s'harmonise avec l'expérience de l'homme intérieur et de l'homme extérieur dont parle l'apôtre Paul, mais présente encore l'avantage de rendre à la fois compte de la liberté de l'homme et de la souveraineté de Dieu. Cette numérisation ThéoTeX reproduit le texte de 1910.