L’avènement de l’univers numérique a mis à mal notre rapport à la ville tangible, que nous avons désertée au profit d’une hyperconnectivité qui n’est pas sans conséquences sur l’espace public en tant que lieu de sociabilité. Et l’arrivée annoncée d’un soi-disant «métavers» ne fera qu’amplifier ce phénomène. La dépersonnalisation des relations interpersonnelles et le transfert des décisions humaines à des machines menacent, à terme, la part d’humanité qui nous relie les un·e·s aux autres. Loin d’y voir une fatalité, l’auteur de cet essai défend l’idée selon laquelle la migration quasi intégrale de notre vie collective vers l’internet serait au contraire une invitation à réinvestir la ville en chair et en os afin de faire contrepoids à nos existences désincarnées. S’inspirant de la technologie analogique, il convoque les formes urbaines du passé pour imaginer la ville de demain, en évitant le piège de la nostalgie. Alors que la ville physique et la cité numérique seront de plus en plus appelées à cohabiter, il semble urgent de réfléchir au type de milieu
de vie urbain que nous nous souhaitons.