Diffusés pendant plusieurs années dans les salles de cinéma, sur
les réseaux de télévision et sur Internet, des minifilms d’une durée
de 30 ou 60 secondes mettent en scène des soldats canadiens en
train de réaliser des opérations de sauvetage, aux prises avec toutes
sortes de situations de crise, d’urgence ou de guerre, au pays ou à
l’étranger. Leur public cible ? Les Canadiens de 18 à 24 ans. Leur
objectif ? Inciter ces jeunes à s’enrôler dans l’armée et convaincre
le grand public de soutenir cette entreprise de recrutement.
La propagande d’État est généralement associée aux régimes
totalitaires, dont l’un des traits essentiels est le contrôle de l’information.
Inversement, la communication gouvernementale serait
l’affaire des régimes démocratiques, dont la légitimité ne saurait
être mise en question. Dans les faits, les deux formes de messages
offrent plus de points communs qu’on aimerait le croire :
elles émanent des mêmes sources, sont orchestrées par les mêmes
structures politiques et administratives et diffusées par les mêmes
médias à destination de publics ciblés. Le gouvernement conservateur
canadien en offre un exemple étonnant avec sa campagne
de recrutement militaire et sa nouvelle politique en matière de
défense.