Hélène OURGANT
Le mot de l'auteur:
« Rien ne s'accomplit dans ce monde sans passion. » Hegel
Petite, j'écoutais avec délices les histoires que l'on me contait, j'étais pressée de pouvoir enfin les lire seule.
À l'apprentissage de l'écriture, de la lecture, j'ai tout de suite été fascinée par la musique, la danse des mots qui une fois posés ensemble sur la page révèlent leur alchimie, entraînent le lecteur dans des univers chatoyants, versicolores.
J'ai toujours éprouvé beaucoup de plaisir à manier les mots. Tellement bien qu'à une époque lointaine, j'ai rêvé d'être écrivain.
La découverte d'Atramenta ne pouvait que libérer en moi cette envie, ce besoin d'écrire. J'y ai trouvé des lecteurs, qu'est-ce que l'acte d'écrire, s'il n'est suivi de l'acte de lecture ?
Les défis proposés par des auteurs d'Atramenta me permettent d'éprouver mon imagination, d'entraîner mon écriture, de percevoir dans les histoires des autres participants mille façons d'aborder un même thème. Et l'écriture devient un jeu merveilleux.
Mais un jeu sérieux, avec des règles... qui n'empêchent pas de façonner chaque phrase, de batifoler avec les mots.
Par la magie d'internet, par l'entraide, j'ai pu toucher du doigt un vieux rêve, celui de publier des livres portant mon nom, contenant mes mots.
... Parce que moi aussi je suis un peu magicienne maintenant...
LE CABANON
Chapitre 1
Le rai de lumière qui encadrait la porte s'estompa progressivement et le cabanon fut totalement plongé dans le noir.
Dehors, l'étoile du berger ouvrait son oeil scintillant. Des bruits infimes, frottements, chuintements envahissaient l'espace extérieur. C'était la première fois que Sacha se retrouvait là de nuit. D'habitude maman venait le chercher avant le coucher du soleil.
Sacha n'avait plus peur, ou plutôt si, mais c'était plus que de la peur, c'était au-delà, quelque chose qui avait définitivement envahi son corps et son âme de petit garçon. Le « quelque-chose » grignotait l'intérieur, s'installait avec la soif, la faim qu'il connaissait si bien.
Sacha assis sur la couverture que maman avait bien voulu installer sur quelques sacs plastiques pour l'isoler un peu de l'humidité de la terre battue - pas plus, ni moins que pour un chien - attendait, fixant éperdument la porte ou ce qu'il en devinait.
Il avait froid. Il faut dire que c'était le début de l'hiver.
Aucun son ne sortait de sa bouche, tellement il était aguerri, habitué à ne pas crier, à ne plus pleurer pour ne pas provoquer plus de punitions qu'il n'en méritait.
Sacha petit bonhomme haut comme trois pommes. Il avait cinq ans depuis peu de temps.
Retrouvez Hélène ici:
Source: https://www.atramenta.net/lire/le-cabanon/44582