« Il n’existe pas du grand homme un portrait absolument ressemblant... » (Bourienne). L’on connaît, effectivement, fort peu de portraits de Napoléon ler reproduisant les traits véridiques de l’Empereur des Français. De ce postulat, Jean Deincourt imagine donc, dans cet ouvrage initialement paru en 1932, que Napoléon ler a un sosie — le sosie de l’Aigle !
Roman uchronique acide où dominent la figure inquiétante et comploteuse du ministre de la police Fouché, celle fidèle du maréchal Duroc et celle tout sauf sympathique d’un Napoléon ler hagard et tyrannique. Et, en contrepoint, nous sommes en présence du savoureux fantassin Robeaud, de la Garde impériale, originaire de Lorraine, qui, au fil du temps, va se trouver façonné en alter ego de l’Empereur... Mais que faire d’un sosie quand on s’appelle Napoléon ler ? Faut-il s’en servir ? faut-il s’en méfier ? le mettre en avant ? le mettre en retrait ?
Loin de la légende dorée napoléonienne, mais se basant toujours au plus près des témoignages des proches de l’Empereur, Jean Deincourt nous livre un réjouissant et féroce portrait à charge de Napoléon ler et de sa mégalomanie. Ouvrage surprenant, hors des sentiers battus, aux limites de l’histoire et de la fiction, qui se poursuit avec Napoléon avait raison, épilogue de « l’épopée ».
Sans oublier un éblouissant morceau de littérature française populaire de l’entre-deux-guerres : un auteur et une œuvre à vraiment découvrir !