Depuis 1976, Jean-Paul Daoust élabore son œuvre poétique autour de deux axes : d’une part, une poésie dont les thématiques relèvent de la culture populaire nord-américaine (Taxi pour Babylone ou Lèvres ouvertes); d’autre part, une poésie intimiste ayant pour thèmes principaux l’amour et les relations amoureuses présentées sous l’angle de la vie sexuelle (Les versets amoureux ou Fleurs lascives).
Les cendres bleues appartiennent à cette dernière facette de l’œuvre du poète. Poème-fleuve aux accents autobiographiques, qui connaît aujourd’hui sa septième édition depuis 1990, ce recueil est une intense plainte venue des profondeurs de l’enfance. Il prend l’aspect d’une longue confession constituée de haine et d’amour, de colère et de culpabilité, le tout culminant dans une douleur lancinante dont les mots transportent les accents :
Souvent encore dans l’eau
Le bleu de ses yeux éclate
M’humilie
Ses yeux braqués sur moi
Avant la grande envolée de son corps
L’opéra de son dos
Son sexe olympique